Lors de sa première visite en 2021, le cinéaste allemand d’origine syrienne Waref Abu Quba a rassemblé quelque 2 900 photos a Istanbul, il a entrepris de les animer en utilisant la technique du flash cut, en passant rapidement d’une image à l’autre pour donner vie et mouvement à des éléments architecturaux et décoratifs fixes. Takrar – qui signifie « répétition » en arabe – a nécessité deux ans de travail, condensant en quatre minutes étonnantes le sentiment d’émerveillement que Quba a éprouvé au cours de ses voyages.
Sa collaboration avec le compositeur Alex Story et le percussionniste Robbe Kieckens apporte une vitalité supplémentaire à ces motifs anciens sur pierre, bois, céramique et carrelage.
Parmi les formes auxquelles Quba donne vie, on trouve 140 colonnes uniques provenant de Sainte-Sophie, chacune gravée du monogramme de l’empereur et de la capitale de son pays d’origine.
Les plafonds en dôme des magnifiques mosquées d’Istanbul produisent un effet kaléidoscopique.
Les trois institutions qui composent les musées archéologiques d’Istanbul se sont révélées une riche source de matériel, des sculptures et mosaïques assyriennes de Mésopotamie aux ornements décorant le sarcophage d’Alexandre du IVe siècle avant notre ère, en passant par le sarcophage hellénistique des pleureuses, dont les pleureuses en titre se trémoussent aujourd’hui dans une danse rituelle.