Des astronomes de l’observatoire chinois de Tsuchinshan ont détecté en janvier 2023 un astre diffus qui se déplaçait vite par rapport aux étoiles avant qu’ils en perdent la trace. Heureusement, un peu plus tard, elle a été retrouvée par ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) en Afrique du Sud. Confirmé, cet objet s’est révélé être une comète qui vient des confins du Système solaire. Une de plus, mais pas n’importe laquelle, car les premières prévisions parlent d’un astre qui pourrait devenir très brillant.

Nommée officiellement désormais C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS), elle se déplace très vite, à quelque 290 664 kilomètres par heure, en direction du Soleil. Les premiers calculs montrent qu’elle sera au périhélie, au plus près de notre étoile, autour du 28 septembre. Quelques jours plus tard, le 13 octobre, ce sera au tour de la Terre dont elle passera à proximité.

Il s’agit d’une nouvelle comète, puisqu’elle provient du nuage d’Oort, qui est la région la plus éloignée du système solaire. On sait qu’elle se trouve autour de la ceinture de Kuiper, un autre espace-réservoir où l’on trouve un grand nombre de plutoïdes ou de planètes naines, ainsi que des astéroïdes et des comètes.
La comète C/2023 A3 est composée d’une masse non compacte de gaz gelés mélangés à de la poussière de silicate dans son noyau.

Les chercheurs savent encore peu de choses pour l’instant à son sujet, comme la taille de son noyau et le comportement qu’elle va avoir, ce qui d’ailleurs restera longtemps imprévisible. Peut-être qu’elle cédera à toutes les pressions et se brisera en morceaux, gros ou petits, nombreux, et s’effacera ensuite du ciel. Ou peut-être qu’elle tiendra bon, comme beaucoup d’autres comètes, et poursuivra son chemin du retour vers les profondeurs du Système solaire, rendant visite, au passage, à la Terre. Dans ce cas, nous tous, Terriens, pourront l’admirer en fin de nuit après son périhélie et courant octobre. Durant cette période, les astronomes n’excluent pas que son éclat dépasse, dans un premier temps, celui d’une étoile brillante comme Bételgeuse dans Orion, puis augmente encore jusqu’à une magnitude négative. Inutile de préciser qu’elle sera dans ces conditions parfaitement visible à l’œil nu (surtout a l’hemisphere sud), sans aucune difficulté, et depuis plusieurs semaines, bien avant qu’elle n’atteigne le point le plus proche de son orbite du Soleil, en septembre. Le point de luminosité maximale (magnitude 0), d’un point de vue théorique, se situe entre le 10 et le 15 octobre, à environ 19h40 au-dessus du coucher du soleil. Il est recommandé de regarder dans la constellation de la Vierge, juste en dessous de Heze et au nord de Spica, l’étoile la plus brillante de cette constellation, avec une orientation vers le sud-ouest et l’ouest.

C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) pourrait bien devenir la comète la plus brillante de ce début de XXIe siècle. Elle ne reviendra pas avant plus de 80 000 ans, d’après les premières estimations.