Le psautier de Faddan More est un livre de psaumes déposé dans une tourbière irlandaise vers 800 avant notre ère, découvert par hasard en 2006. Lorsque le livre a été découvert, il ressemblait à ceci :

Cet événement largement médiatisé a marqué le début de dix années de recherche et de conservation de ce qui est aujourd’hui l’un des dix plus grands trésors du National Museum of Ireland (musée national d’Irlande). Datant de la fin du huitième siècle, le codex est un psautier enluminé, écrit en latin, de l’époque des grands manuscrits enluminés irlandais. Bien qu’il ait été enterré dans une tourbière saturée pendant plus d’un millénaire et qu’il soit en mauvais état de conservation, de nombreux éléments du livre original ont survécu d’une manière ou d’une autre. Une caractéristique inattendue est la couverture en cuir tanné végétal, qui semble s’inspirer stylistiquement de modèles proche-orientaux pour sa forme et qui nous est inconnue dans un contexte occidental.
Cette conférence décrit la nature matérielle du Psautier et certaines des découvertes uniques faites au cours de la découverte de ce qui est le premier manuscrit insulaire à être découvert depuis plus de deux cents ans.
Le livre date probablement de la fin du huitième siècle (sur la base de preuves paléographiques et radiocarbones combinées). Il se compose de 30 bifolia répartis en cinq cahiers (probablement cinq cahiers de trois feuillets, bien que je n’aie trouvé cette information précisée nulle part). Les pages sont relativement grandes (26 cm de large et 30 cm de haut). Seuls 15 % environ de la surface totale des feuilles ont survécu, mais les éléments structurels peuvent être reconstitués avec une certaine confiance. Un segment de fil de reliure a été conservé, ainsi que la couverture en cuir à l’intérieur de laquelle les feuilles de parchemin ont été trouvées. L’excavation ultérieure de la tourbière sur le site de la découverte suggère que le livre a été déposé dans la tourbière peu de temps après sa production.
La conservation présente quelques particularités fascinantes. Les encres métalliques peuvent endommager ou détruire le parchemin au fil du temps. Mais dans les conditions de la tourbière, l’encre du psautier de Faddan More a parfois préservé le parchemin, de sorte que seules les lettres isolées survivent, tandis que le parchemin environnant non inscrit s’est désintégré. C’est le cas de certaines lettres du début décoratif du Psaume 51, Quid g[loriatur] :

Pour se faire une idée de l’aspect du livre à l’époque, le musée propose une très belle reconstitution du livre, ouverte au début du Psaume 51.
Via https://brentnongbri.com/2021/10/17/the-faddan-more-psalter/