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Façons d’éditer un texte selon Jane Austen

En 2011, la Bodleian Library a acquis le manuscrit du roman abandonné d’Austen, The Watsons. En annonçant l’acquisition, la Bodleian Library a écrit :

« The Watsons est la première ébauche existante d’un roman de Jane Austen en cours d’élaboration et l’un des premiers exemples d’un roman anglais à survivre dans son état de formation. Le manuscrit des Watsons a été largement revu et corrigé, avec des ratures et des ajouts interlinéaires. »

Janeausten.ac.uk (le site web où les manuscrits d’Austen ont été numérisés) s’intéresse de plus près à la curieuse qualité du manuscrit de The Watsons, en notant:

Le manuscrit est écrit et corrigé à l’encre brun-gris. Les pages sont remplies d’une main nette et régulière, avec des signes d’écriture simultanée, de rature et de révision, interrompus par des passages occasionnels de corrections interlinéaires lourdes….. Le manuscrit est dépourvu de divisions en chapitres, mais non sans division informelle par des interlignes plus larges et des lignes de démarcation. Les pages pleines suggèrent que Jane Austen n’avait pas prévu un long processus de remaniement. En l’absence d’espaces blancs calculés et d’un moyen évident d’incorporer une révision ou un développement important, elle a dû trouver d’autres stratégies – les trois correctifs, de petits morceaux de papier, dont chacun était rempli de façon précise et soignée avec le nouveau matériel, attaché avec des épingles droites à l’endroit précis où le matériel effacé devait être couvert ou où une insertion était nécessaire pour développer le texte.

Selon Christopher Fletcher, conservateur des collections spéciales de la Bodleian Library, cette méthode d’édition piquante n’était pas vraiment nouvelle. Les archivistes de la bibliothèque ont retrouvé la trace d’épingles utilisées comme outils d’édition en 1617.

via https://www.openculture.com/2014/08/jane-austen-used-pins-to-edit-her-abandoned-manuscript-the-watsons.html