Amboise, Lens / Souchez, Aix en Provence, Rennes, Grand Narbonne, Villeneuve d’Ascq … dans toutes les régions françaises, des musées et lieux de patrimoine mettent à la disposition de leurs visiteurs de nouveaux outils numériques de médiation. Le Clic France s’en fait le relais. N’hésitez pas à nous faire part de vos propres innovations à redaction@club-innovation-culture.fr
. Un guide multimédia scénarisé au château d’Amboise (20/11/2015)
Depuis le 21 septembre 2015, le Château royal d’Amboise propose à ses visiteurs de se plonger dans une aventure à la cour du roi François Ier grâce à l’application sur tablette « Au service du Roy ». Cinématiques en dessins animés, jeux d’adresse, de rapidité et d’esprit, s’inscrivent dans une histoire scénarisée au coeur des décors reconstitués du château de 1518.
L’application a été conçu par l’agence Cent Millions de Pixels qui a également développé des tables multitouch et des applications pour le Musée des Beaux-arts de Dijon, le Château de Blois ou l’Abbaye de Fontevraud.
. Une borne numérique révèle les réserves du Musée des Beaux Arts de Libourne (28/10/2015)
En plus d’admirer les œuvres exposées, les visiteurs du musée des Beaux-Arts peuvent désormais découvrir, grâce à une borne tactile, une partie de la collection mise en réserve. Un bon moyen de valoriser les plus de 4 000 œuvres que le musée conserve dans ses réserves et qu’il a dû recenser à l’occasion du récolement décennal. (Sud Ouest, 28/10/2015)
. Réouverture du musée Rimbaud à Charleville-Mézières: plusieurs douches sonores diffusent les textes du poète.
La visite débute par le dernier étage, le grenier, en référence au « grenier de Roche » où Rimbaud écrivit « Une saison en enfer ». Grâce à des installations sonores, le public peut écouter des textes du poète et prendre ainsi conscience de l’intensité de son écriture.
. Hôtel d’Estienne-de-Saint-Jean, anciennement Musée du Vieil-Aix: banque d’accueil comportant deux écrans numériques tactiles (11/07/2015)
L’Hôtel d’Estienne-de-Saint-Jean, anciennement Musée du Vieil-Aix, situé au 17, rue Gaston-de-Saporta, a rouvert ses portes le samedi 11 juillet. Sous l’œil du Roi Louis XIV, dont une statue domine le vestibule restauré, le public peut dorénavant consulter une banque d’accueil comportant deux écrans numériques tactiles.
. Le premier, consacré au patrimoine aixois, propose des informations sur les principaux sites et monuments remarquables de la ville, ainsi que ses différents musées, leurs expositions et leurs collections. Il présente également trois parcours dans la ville (patrimonial, contemporain, insolite), et leur localisation sur un plan.
. Le second écran numérique tactile est consacré au musée d’Estienne-de-Saint-Jean, à son histoire et à ses collections, avec une présentation de trois de ses œuvres.
Ce projet a été porté pour l’essentiel par la Ville d’Aix (direction des Musées et du Patrimoine culturel) et conduit par l’architecte Corrado Di Giuli Morghen. L’Hôtel Estienne de Saint-Jean, hôtel particulier du XVIIe siècle, est devenu en 1932 le musée d’histoire de la Ville, sous le nom de « Musée du Vieil-Aix ».
Site web des musées de la ville d’Aix
. Lens 14-18, centre d’histoire Guerre et Paix : la photo en vedette
« Lens 14-18, centre d’histoire Guerre et Paix » qui a ouvert ses portes le 9 juin 2015 à Souchez au pied de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, devrait permettre à la région Nord/Pas-de-Calais de développer encore davantage le tourisme mémoriel. Le centre, d’un coût de neuf millions d’euros, permet de retracer l’histoire du conflit mondial dans la région, en bas de la « butte sanglante » où a été inauguré l’anneau de mémoire le 11 novembre par François Hollande. Ce mémorial international en forme d’ellipse rend hommage aux 580.000 soldats tués dans la région, sans distinction de nationalité. D’une surface totale de 1 200 m², le musée accueille de manière chronologique et thématique une exposition permanente de 600 m².
La visite, gratuite, s’articule autour d’un parcours chronologique et thématique à travers 7 espaces distincts: la guerre de mouvement, la guerre de tranchées, des offensives inutiles et meurtrières, le Nord sous occupation allemande, le retour à la guerre de mouvement à travers les offensives de l’année 1918, la mort au front et enfin l’enfer du nord et la reconstruction.
Le parcours fait la part belle à la photographie. En explorant une trentaine de centres d’archives dans le monde, le scénographe Y. Le Maner a commandé 5 000 images pour finalement en présenter 350 à Souchez. Le centre propose ainsi de nombreuses photos prises par les poilus, mais aussi par des projections de films, de didactiques cartographies en mouvement, des maquettes et quelques objets (armes, affiches…). Au fil de la visite, on découvre ainsi des photographies panoramiques d’une étonnante précision du front réalisées par les Allemands qui leur permettaient de connaître les positions ennemies. Un passionnant film, réalisé en 1919 d’un dirigeable afin d’être projeté à Versailles lors des tractations précédant le traité, qui décidera des « réparations de guerre » réclamées à l’Allemagne, permet de visualiser l’étendue des destructions dans la région, avec 300 villes et villages complétement anéantis. Ainsi, les images aériennes montrent Lens, détruite à 100%.
Le Centre d’histoire Guerre et Paix accueille également une gigantesque table tactile réunissant 6 250 photos aériennes du front prises en 1917-1918, superposées au cadastre actuel. La visite s’achève par une « salle de mémoire » où l’on peut retrouver via des tablettes numériques le parcours des 579.606 soldats français, allemands, britanniques et belges inscrits sur l’anneau de mémoire.
. Visite en cardbox de l’Opéra de Rennes
Le vendredi 4 juin 2015, l’Opéra de Rennes a testé une nouvelle application innovante, qui permet de plonger le spectateur en immersion au cœur de l’Opéra. Comme l’a expliqué au journal Ouest France Valérie Cottereau, co-fondatrice de la société Artefacto qui a développé cette visite virtuelle : « il suffit au visiteur de glisser son smartphone dans un Google cardboard, uncasque en carton de réalité virtuelle, sorte de boîte équipée de lentilles. Le smartphone sert d’écran, la tête du visiteur de souris »
Grâce à des modélisations panoramiques des différentes salles, le spectateur peut ainsi visiter le bâtiment et découvrir l’ensemble de la pièce où il se trouve. Pour cette première expérience, Artefacto a proposé « six à sept vues de l’intérieur.
Le visiteur peut ainsi « déambuler, découvrir la rotonde, le foyer, la salle de spectacle, la scène, les loges, avec un plan qui lui permet de se repérer. Une voix off lui apporte des explications ». Les premiers visiteurs tests ont également pu participer à un jeu de piste permettant de gagner des cadeaux. Selon l’Opéra de rennes, cette application de réalité augmentée« répond à une demande de découvrir l’envers du décor. Les opérations portes ouvertes ont toujours énormément de succès et ne permettent pas d’accueillir tous ceux qui sont désireux de le visiter ».
A l’occasion de la nuit des musées 2015, le 16 mai, plusieurs musées et lieux de patrimoine ont présenté de nouveaux outils numérique de médiation.
. Application guide multimédia et réalité augmentée à Amphoralis (Grand Narbonne)
Amphoralis, site patrimonial géré par le Grand Narbonne, a profité de la nuit des musées du 16 mai 2015 pour présenter au public les nouveaux outils multimédias du musée qui seront mis à disposition des visiteurs :
– Une nouvelle vidéo de présentation d’une durée de 15 minutes,
– Une application de visite téléchargeable sur smartphone (AppStore /GooglePlay) ou en prêt gratuit sur tablette numérique avec trois types de visites : une version exhaustive avec des images d’archives, des photos, des vidéos et des explications supplémentaires, une version enquête où il faut suivre le personnage Amphoralix pour résoudre l’énigme du sabotage d’amphores, et une version abécédaire pour faire découvrir aux plus petits quelques notions sur la poterie,
– Un dispositif de réalité augmentée qui permet de visualiser les vestiges et leur élévation en numérique,
– Une vidéo de présentation du parcours d’une amphore, de sa fabrication jusqu’à son usage.
Amphoralis
Allée des potiers
11590 Sallèles-d’Aude
Vidéo de présentation du musée:
. Parcours musical téléchargeable au Lam (Villeneuve-d’Ascq)
La même nuit du 16 mai 2015, le LaM, musée d’art moderne, a plongé ses visiteurs dans l’obscurité et a mis la musique contemporaine à l’honneur.
L’Ensemble 101, collectif franco-américain de musique vocale contemporaine, a développé, autour des collections permanentes, un parcours sonore inédit et fantaisiste mêlant numérique et chant lyrique.
À cette occasion l’application «L’autre LaM» a été présentée. cette application gratuite est disponible surApp Store et Google play.
. Applications mobiles et cartels numériques à la Villa Caumont (Aix en Provence)
Pour accompagner la réouverture du Caumont Centre d’Art le 6 mai 2015, Culturespaces a mis à disposition de ses visiteurs deux applications mobiles et des outils fixes.
. L’application permanente propose des photos de l’hôtel de Caumont, la bande-annonce du film « Cézanne au Pays d’Aix » avec les photos du tournage, des informations sur l’exposition actuelle ainsi que son exposition immersive. L’application, qui offre« une visite en très haute définition avec une profondeur de zoom exceptionnelle », contient :
– 35 minutes de visite commentée pour partir à la découverte de l’Hôtel de Caumont et de ses plus belles œuvres,
-près de 100 images zoomable en HD,
– 2 plans interactifs permettant de se repérer facilement,
– un zoom sur les travaux de restauration de l’Hôtel de Caumont : photos et vidéos pour découvrir ce vaste chantier,
– des informations pratiques pour préparer sa visite
Caumont Centre d’Art propose le téléchargement sur place et sans nécessité d’une connexion 3G grâce à un accès Wi-Fi optimisé. Ce téléchargement in situ est ainsi accessible aux visiteurs étrangers sans surcoût de roaming data.
L’application gratuite est disponible sur AppStore et Google Play.
. La seconde application porte sur l’exposition inaugurale Canaletto et contient le même contenu que les audioguides présents sur place. Elle permet de découvrir les plus belles œuvres de l’exposition grâce à des commentaires audio et vidéo. La qualité du zoom de la version HD révèle les plus petits détails de chaque oeuvre. L’application « Canaletto. Rome, Londres, Venise » est disponible au prix de 1.99 ou 3.99 euros, sur l’AppStore (application / application HD)et sur Google Play.
Des cartels numériques ont également été installés dans deux pièces de la villa (la chambre de Pauline et le salon de musique).
Date de première publication: 08/06/2015
SOURCES: Opéra de Rennes, Artefacto, Amphoralis, LaM, Culturespaces