Les relevés ethnographiques: expo Préhistomania au Musée de l’Homme

Dans les premières années du XXe siècle, scientifiques, intellectuels, artistes, partent en quête des origines de l’humanité. Une aventure passionnante qui les amène à découvrir l’univers artistique des premiers humains. 

L’art préhistorique, et plus particulièrement l’art pariétal et rupestre, fascine toute une société. Des peintures issues des grottes du monde entier sont révélées. Elles font irruption dans les plus prestigieux musées d’art moderne et contemporain, notamment grâce aux relevés. Réalisés dans le cadre d’expéditions d’ethnologues et de préhistoriens, ils rendent compte de l’état d’une paroi et d’une figuration à un moment donné.

Elisabeth Pauli en train de relever
Elisabeth Pauli, Altamira, Espagne, 1936 © Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main

Des œuvres picturales qui proviennent de grottes parfois difficilement accessibles que l’exposition vous invite désormais à parcourir. Une cinquantaine de relevés – dont certains font jusqu’à 15 mètres de long – de peintures, de dessins, d’archives et de photographies emmènent sur les traces des releveurs… et des releveuses, les femmes étant nombreuses, particulièrement au sein des expéditions de l’ethnologue Leo Frobenius.

L’expo commence avec un panorama mondial de l’art rupestre avec des relevés emblématiques.

Pour comprendre comment les relevés étaient fabriqués, rendez-vous à l’étape suivante. Du Sahara à l’Afrique australe, suivez les missions de Frobenius, Breuil, ou encore Lhote et Bailloud, à travers un riche corpus d’œuvres et d’objets personnels, issus des collections de l’Institut Frobenius et du Musée de l’Homme.

De retour d’expédition, les relevés font immédiatement l’objet de publications et d’expositions. Deux expositions – une au Musée d’ethnographie du Trocadéro (1933) et une autre au MoMA à New-York (1937) – marquent un tournant dans leur histoire.

L’ultime étape débute dans les années 1940. À partir de ce moment-là, le rapport du public à l’art rupestre change : celui-ci est désormais plus accessible, tandis que les relevés s’éloignent de nos regards. Si les chercheurs continuent de réaliser des relevés et de les étudier, quelle est leur place auprès du public à l’heure des reconstitutions de grottes grandeur nature ou en réalité augmentée ?

Silhouettes de mains et pieds, relevé d’Albert Hahn (expédition Frobenius), Papouasie, 1937 (224 x 490 cm) © Institut Frobenius, Francfort-sur-le-Main

Exposition Préhistomania
Du 17 novembre 2023 au 20 mai 2024
Musée de l’Homme
17 Place du Trocadéro 75016 Paris

Commissariat

Commissariat scientifique 

  • Richard Kuba, chercheur, conservateur des collections de l’Institut Frobenius à l’université Goethe de Francfort-sur-le-Main ; 
  • Jean-Louis Georget, professeur en civilisation allemande et histoire de l’anthropologie à l’université Sorbonne Nouvelle ; 
  • Egídia Souto, maître de conférences en littérature et histoire de l’art de l’Afrique à l’université Sorbonne Nouvelle. 

Commissariat d’exposition

  • Marie Mourey, cheffe de projet et commissaire muséographique

Via https://www.museedelhomme.fr/fr/prehistomania

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