Le Livre de Jeux de Fleury est une des plus importantes collections médiévales de drames liturgiques; il est écrit en latin et datant du XIIIe siècle. Le recueil de textes est composé de poésies rimées et de chants liturgiques en prose. Il a été tenu et conservé à la bibliothèque de l’abbaye de Fleury, un monastère bénédictin situé à Saint-Benoît-sur-Loire, France et se trouve maintenant dans la bibliothèque de la ville d’Orléans.
Le manuscrit est compilé à la fin du XIIe siècle. Bien qu’il soit largement admis que le Livre de Jeux a été créé en l’abbaye de Fleury, les neumes dans les partitions musicales ne sont pas similaires à ceux qui s’y trouvent, ni était l’abbaye connu pour les réalisations en art dramatique avant le Livre de Jeux ; tous deux suggèrent que le livre peut avoir été lié ailleurs. Toutefois, le manuscrit a été copié et installé dans le scriptorium de l’abbaye, et a peut-être servi d’exemple précoce d’un drame liturgique. Les travaux dans la collection sont racontés dans un style musical semblable à celle du plain-chant. La collection se compose d’un total de 10 œuvres, dont les quatre premiers sont les Miracles de Saint-Nicolas.
Du IVe siècle – date de sa mort – au XVe siècle – avec Guillaume Dufay – saint Nicolas a inspiré iconographes et musiciens. Les jeux liturgiques sur quelques-uns des miracles de saint Nicolas, de même que le motet Aptatur, témoignent de la popularité de ce saint dans une langue latine très concrète, pleine d’allitérations, parfois franchement comique. La musique fait référence constamment à l’Orient ou à ce qu’en imaginaient les étudiants de l’époque. Les jeux rythmiques des accents du latin contribuent à la saveur du chant souvent répétitif. Ces miracles ont été joués bien après le XIIe siècle, engendrant une littérature fameuse (Jean Bodel).
A l’époque de la création des jeux liturgiques, au XII siècle, il ne s’agissait pas de donner un « spectacle » mais de rendre vivant, pour celui qui joue comme pour celui qui écoute, un aspect de la foi touchant aussi bien à l’histoire qu’à la morale ou à la psychologie. Tout le monde connaît l’histoire racontée; il n’y a pas recherche de suspens mais d’assimilation.
Les miracles de Saint Nicolas