« L’unique condition pour ne pas battre en interminable retraite était d’entrer dans le cercle de la bougie, de s’y tenir, en ne cédant pas à la tentation de remplacer les ténèbres par le jour et leur éclair nourri par un terme inconstant. »
René Char, à propos de Georges de la Tour
Du 11 septembre au 25 janvier 2026, le musée Jacquemart-André a Paris présente les œuvres de Georges de la Tour, célèbre peintre français, dans une exposition thématique inédite.

Après le succès de ses expositions consacrées à Caravage (2018) et Artemisia Gentileschi (2025), le Musée Jacquemart- André poursuit son exploration des maîtres influencés par la révolution du caravagisme en mettant à l’honneur Georges de La Tour (1593-1652). Cette rétrospective sera la première consacrée à l’artiste en France depuis l’exposition historique du Grand Palais en 1997.
Le musée Jacquemart-André a demandé à l’américaine Gail Feigenbaum d’assurer le co-commissariat de l’exposition. L’historienne de l’art qui a déjà écrit sur Georges de La Tour ainsi que collaboré à l’exposition « Georges de La Tour and His World » à la National Gallery of Art de Washington DC, accompagnera le conservateur du musée Pierre Curie, co-commissaire de toutes les expositions de l’institution. Ces derniers privilégieront une approche thématique « destinée à cerner l’originalité de Georges de La Tour », lié par son « épure formelle » et son « naturalisme subtil » à la révolution du caravagisme.

L’exposition proposera une relecture de la carrière de Georges de La Tour en tentant d’éclairer les interrogations qui entourent encore son œuvre et son parcours. Malgré la rareté des originaux parvenus jusqu’à nous, l’art de Georges de La Tour a laissé une empreinte profonde dans l’histoire de l’art. Par son naturalisme subtil, l’épure formelle de ses compositions et leur intensité spirituelle, il a su créer un langage pictural d’une grande puissance émotionnelle, capable de traverser les siècles. Cette exposition offrira ainsi l’occasion de redécouvrir l’un des artistes les plus fascinants du Grand Siècle, dans toute la richesse et la complexité de son œuvre.
Rassemblant une trentaine de toiles et d’œuvres graphiques prêtées par des collections publiques et privées françaises et étrangères, l’exposition adopte une approche thématique destinée à cerner l’originalité de Georges de La Tour.
Le parcours de l’exposition présentera les sujets de prédilections de l’artiste, les figures chrétiennes comme Saint Philippe (vers 1625) les mains serrées, la tête basse une croix posée sur l’épaule, conservé au Chrysler Museum of Art de Norfolk mais aussi un ensemble représentant le Christ et les apôtres provenant de la cathédrale d’Albi.

Néanmoins, Georges de La Tour a également porté un grand intérêt à des situations plus triviales. Par conséquent, les scènes de jeux notamment dans Les Joueurs de dés (vers 1650-1651) du Preston Park Museum ou les représentations de personnages ordinaires, considérés pendant longtemps comme impropre (les tricheurs, les mendiants, etc.) seront mises à l’honneur comme avec la toile Le Vielleur au chien (vers 1622).

Une autre grande partie sera dédiée aux scènes nocturnes éclairées à la chandelle qui ont fait la renommé de Georges de La Tour, et où se fait ressentir le plus instinctivement la filiation artistique avec Le Caravage (1571-1610). En ce sens, les spectateurs pourront par exemple contempler Le Nouveau-Né (vers 1645) du musée des Beaux-Arts de Rennes, Job raillé par sa femme (vers 1630) du musée départemental d’Épinal, la Femme à la puce (vers 1632-1635) du musée lorrain ou encore La Madeleine pénitente (135-1640) de la National Gallery of Art de Washington.

Plutôt qu’une imitation directe des leçons de Caravage, la singularité de l’œuvre de Georges de La Tour tient à son interprétation personnelle du clair-obscur, nourrie par un réalisme radical et une intense spiritualité qui donnent à ses compositions une modernité intemporelle.
Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026
Musée Jacquemart-André, Paris
Ouvert du lundi au jeudi de 10h à 18h, jusqu’à 22h les vendredis, jusqu’à 19h les samedis et dimanches. Nocturnes exceptionnelles jusqu’à 20h les 28 septembre, 5, 12, 19 et 26 octobre.
https://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/georges-tour