Évangiles d’Augustin du VIe siècle dans le couronnement du roi Charles III

Les évangiles d’Augustin de Canterbury, datant du VIe siècle, sont les plus anciens évangiles latins illustrés qui subsistent dans le monde et le plus ancien artefact non archéologique de quelque nature que ce soit à avoir survécu en Angleterre, détenu et utilisé sans interruption depuis 1400 ans. Les évangiles ont été montrés à Sa Majesté le Roi (alors Prince de Galles) lorsqu’il a visité la Bibliothèque Parker en mars 2001. Il a immédiatement reconnu leur importance et a demandé à ce qu’ils soient portés lors de la procession du couronnement, le samedi 6 mai, à l’abbaye de Westminster.

Les Évangiles sont conservés à la Bibliothèque Parker depuis 450 ans. Les seules fois où le conseil d’administration a donné une autorisation spéciale pour qu’ils quittent le Collège ont été pour l’intronisation des sept derniers archevêques de Canterbury et pour deux visites papales (Jean-Paul II en 1982 et Benoît XVI en 2010).

La présence des Évangiles d’Augustin au couronnement du roi confirme leur statut de manuscrit médiéval le plus précieux et le plus important ayant survécu en Angleterre. Leur importance fondamentale pour la nation a été reconnue lorsque les évangiles ont été inscrits en 2023 au Registre britannique de la mémoire du monde de l’UNESCO.

Comme de nombreux manuscrits médiévaux, les Évangiles ont été rédigés en latin sur du vélin (préparé à partir de peau d’animal) par des moines italiens à la fin du sixième siècle. En 601, ils ont été envoyés de Rome par le pape Grégoire le Grand pour aider Augustin, qui avait été envoyé de son monastère cinq ans plus tôt pour convertir les Anglais païens au christianisme.

Augustin a débarqué à Thanet, dans le Kent, en 597. Il s’est ensuite installé à Canterbury et, avec l’autorisation du roi Ethelbert du Kent, il a commencé à prêcher à la population locale. En l’espace de quelques années, Augustin a réussi dans sa mission : Ethelbert est devenu le premier roi anglais à se convertir au christianisme. Augustin devint lui-même le premier archevêque de Canterbury.

Contrairement aux évangiles plus richement enluminés, ce volume semble avoir été principalement destiné à l’enseignement, comme en témoignent la taille du livre lui-même (tout à fait portable), la hauteur généreuse du texte (lisible lorsqu’on le tient) et la présence des illustrations, dont deux seulement ont survécu. Il s’agit du frontispice de l’Évangile de Luc et d’une page supplémentaire de douze vignettes encadrées représentant des scènes de la Passion du Christ.

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