La 33e édition des JEP célèbre un thème essentiel, inscrit dans l’histoire de la manifestation : « Patrimoine et citoyenneté ».
« Considérant que les monuments historiques dont l’État assure la conservation doivent comprendre non seulement les édifices précieux sous le rapport de leur exécution ou de l’histoire de l’art, mais aussi ceux qu’un souvenir glorieux recommande au respect du peuple ; considérant que la salle du Jeu de Paume, à Versailles, est le lieu où, pour la première fois, s’est produite avec éclat et solennité la volonté nationale ; sur le rapport du directeur des beaux-arts ; arrêtons : la salle du Jeu de Paume, à Versailles, est classée parmi les monuments historiques ».
Ce n’est évidemment pas par hasard que cet arrêté du 22 mars 1848 est signé par Alexandre Ledru-Rollin, ministre de l’intérieur de l’éphémère Deuxième République : très tôt, 18 ans seulement après la fondation du service des monuments historiques, 8 ans après la publication de la première liste des monuments classés, le nouveau pouvoir républicain affirme que les monuments historiques de la France ne sont pas seulement constitués des édifices religieux ou châteaux remarquables sur le plan architectural, mais aussi d’édifices à peu près dépourvus d’intérêt architectural ou décoratif qui ont été le théâtre d’événements fondateurs de l’histoire de la République.