Construire, déconstruire la bibliothèque

L’écrivain William Marx propose une dizaine de leçons autour du thème « Construire, déconstruire la bibliothèque ».

Comment les bibliothèques se sont-elles constituées depuis l’Antiquité classique ? Comment fonctionnent-elles ? Peut-on concevoir d’autres bibliothèques ?
A ces questions, l’écrivain William Marx tentera d’apporter des réponses lors des leçons qu’il donnera au Collège de France tout au long du premier semestre 2020. Plus largement, il s’interrogera sur les principes d’organisation des bibliothèques qui ont prévalu à travers l’histoire.

L’histoire de la littérature est difficilement séparable de celle des bibliothèques dans lesquelles sont lues les œuvres littéraires ou qui nous les ont transmises. L’œuvre singulière, particulière, existe à peine par elle-même : elle se détache toujours sur un fond plus ou moins perceptible d’autres œuvres, d’autres textes, parmi lesquels elle fait sens et qui orientent notre compréhension. Toute lecture se fonde sur une comparaison au moins implicite. Comment de telles bibliothèques, matérielles ou immatérielles, se sont-elles constituées depuis l’Antiquité classique ? Comment fonctionnent-elles ? Peut-on concevoir d’autres bibliothèques, d’autres étagères, d’autres listes ou canons, où figureraient d’autres textes que nous ne connaissons pas, perdus, oubliés, négligés ? Qui sait si ces bibliothèques autres ne permettraient pas aussi de donner un sens différent aux textes que nous connaissons – ou croyons connaître –, et d’en renouveler suffisamment la lecture, les enseignements et les plaisirs qu’ils nous donnent ?

La première leçon aura lieu le 5 février 2020 à 14 heures.

Woolf, Joyce, Musil

William Marx, qui occupe la chaire Littératures comparées du Collège de France depuis 2019, poursuit un objectif : « l’ambition du cours consiste à renouveler la lecture que nous faisons des oeuvres. Ce n’est pas la même chose de lire A la recherche du temps perdu de Marcel Proust dans la grande tradition du roman psychologique français issu de La Princesse de Clèves ou bien de le lire dans le grand mouvement de déconstruction du roman européen qui a eu lieu avec Woolf, Joyce ou Musil. Ce sont deux oeuvres différentes qu’on lit ».