400 ans de Molière

Le 15 janvier 2022 célébrait le 400e anniversaire du baptême de Molière. Jean-Baptiste Poquelin, le plus populaire des dramaturges français, aura été l’auteur de plus de trente pièces et comédies, aujourd’hui piliers de l’enseignement littéraire français.

Cette année 2022 sera rythmée par les hommages à Molière. Les célébrations auront lieu notamment dans les hauts lieux qui ont marqué sa carrière de directeur de troupe et de dramaturge, mais surtout dans sa « maison », la Comédie-Française, née sept ans après sa mort dans la continuité de sa troupe.

La Comédie-Française va jouer exclusivement des pièces de Molières jusqu’en juillet, à commencer dès samedi par « Tartuffe ou l’Hypocrite », la version originelle et censurée de la célèbre pièce sur le faux dévot.

À Versailles, où Molière avait pour protecteur le roi Louis XIV et devant lequel il a créé certaines de ses emblématiques pièces, plusieurs vont être reprises dans leur forme originale : les « comédies-ballets », créées en complicité avec le compositeur Lully.

Dans la ville, qui organise chaque été « Le Mois Molière », une statue signée de l’artiste Xavier Veilhan sera érigée en mai et une exposition, « Molière, la fabrique d’une gloire nationale » ouvrira ses portes à partir de samedi.

Une autre statue sera dévoilée samedi, cette fois-ci à Pézenas (Hérault) entre Béziers et Montpellier, où Molière a séjourné à plusieurs reprises au début de sa carrière. Le centre historique sera rythmé par des extraits de ses comédies ou des évocations de sa vie et un timbre Molière sera mis en vente en avant-première.

De nombreux colloques, activités et célébrations lui seront consacrés en France et à travers le monde, notamment à l’université américaine de Yale, à la Università degli Studi di Torino, ou encore en Suisse et en Belgique.

On peut le lire en entier dans Gallica. On peut même agrémenter la lecture des élégantes gravures d’éditions illustrées, opter pour le confort d’un ePub, ou même écouter des enregistrements…

Disponibles sur Youtube, la majorité de ses plus grandes pièces ont été référencées ici. Qu’elles proviennent de la Comédie-Française, d’écoles de théâtre ou de troupes indépendantes, elles permettront à chacun de voir ou revoir les plus grands classiques du dramaturge français. En espérant, bien entendu, qu’elles ne soient pas utilisées lors d’un prochain confinement … 

Tartuffe ou l’imposteur

Une famille honnête et paisible est tout à coup troublée et désunie par la seule présence d’un étranger hypocrite et faux dévot. Tartuffe a su s’emparer de l’esprit de la grand-mère, Mme Pernelle, et de son fils, Orgon, qui donne asile au pieux personnage. La première représentation a eu lieu le 12 mai 1664, et sera suivie d’un véritable scandale créé par l’Eglise, l’accusant de salir l’image des croyants et celle de la dévotion.

Représentation en 2019 par la Comédie Française. Avec Claude Mathieu, Clémentine Billy et Laurent Lafitte. 

Dom Juan 

Aux yeux des religieux de l’époque, Dom Juan fait l’apologie du libertinage. Seigneur libertin, Dom Juan vient d’abandonner sa dernière épouse, Elvire. Il va alors de conquête en conquête, séduisant de nombreuses jeunes filles et paysannes. La première représentation a lieu le 15 février 1665, peu après le scandale de Tartuffe. 

Représentation en 2002 par la Comédie Française. Avec Françoise Gillard, Pierre Vial et Florence Viala. 

Le médecin malgré lui 

Pour se venger d’un Sganarelle buveur, roublard et fainéant, son épouse, Martine, le fait passer pour un grand médecin. Affublé malgré lui de ces nouvelles compétences, Sganarelle comprend rapidement l’intérêt qu’il peut tirer de cette situation et se prend au jeu. La première représentation est donnée en 1666, au Théâtre du Palais-Royal. 

Représentation en 2012 par la Compagnie Roumanoff. Avec Serge Catanese, Isabelle Laffitte et Richard Delestre. 

L’Avare 

Harpagon, riche vieillard, fait subir à toute sa maisonnée sa passion aveugle et tyrannique pour l’argent. Son avarice fait obstacle aux projets amoureux de ses enfants, le pousse à soupçonner ses proches et donne envie à ses serviteurs de le tromper. Première représentation le 9 septembre 1668, sur la scène du Palais-Royal. 

Représentation en 2009 par la Comédie Française. Avec Christian Blanc, Jérome Pouly et Suliane Brahim. 

Les femmes savantes 

Une famille se déchire au nom du bel esprit. D’un côté, Philaminte, sa fille Armande et sa belle-sœur Bélise, farouchement opposées au mariage, éprises de poésie, de philosophie et de science. De l’autre, garants du naturel, Chrysale, bourgeois asservi aux caprices de sa femme Philaminte, la gracieuse Henriette, leur seconde fille… sans compter le bon sens de la servante Martine.  Première représentation en 1672. 

Représentation par la compagnie l’Etoffe des songes. Avec Paul-Henri Blot, Jean-Claude Eskenazi et Estelle Georget. 

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L’école des femmes 

Par crainte d’être cocu, un homme, Arnolphe, fait élever une jeune fille, Agnès, selon ses principes. Il pense ainsi en faire une femme à son goût. En vain… Première représentation en 1662. 

Représentation en décembre 2020 par la Comédie Française. Avec Thierry Hancisse, Jérome Pouly et Danièle Lebrun. 

Le malade imaginaire 

Argan règne sur une cour de médecins mécréants et ignorants qui abusent de ses faiblesses, plus intéressés par l’idée de lui plaire que par sa santé. Première représentation en 1673 au Théâtre du Palais Royal. 

Représentation en 2011 par la compagnie Roumanoff. Avec Serge Catanèse, Patrice Vion, Olivia Tusoli. 

Le médecin volant 

Sganarelle, valet un peu idiot, doit se faire passer pour un médecin savant pour convaincre Gorgibus que sa fille, Lucile, qui fait semblant d’être malade, doit aller se reposer à la campagne. Là-bas elle pourra épouser en cachette Valère, qu’elle aime et échapper au mariage forcé auquel son père la destine. La première représentation se serait déroulée le 18 avril 1659 , au Louvre.

Représentation en 2010 par le TNP Villeurbanne. Avec Jeanne Brouaye, Damien Gouy et Jérôme Quintard. 

Georges Dandin 

George Dandin, riche paysan, a épousé la fille d’un gentilhomme de campagne et échangé sa fortune contre un titre. Mais la particule ne fait pas le bonheur et l’argent n’achète ni l’amour ni le respect. Loin de là. Dandin ne récolte que mépris de sa femme et de ses beaux-parents et se retrouve pris au piège. Première représentation en 1668 lors du « Grand Divertissement royal » célébrant le Traité d’Aix-la-Chapelle. 

Représentation en 2015 par les élèves de l’Atelier théâtre de l’École alsacienne. Avec Hector Saint Palais, Swann Seris, Marin Quéré. 

Les fourberies de Scapin 

En l’absence de leurs père, avec la complicité de leurs valets, Léandre et Octave se sont mariés tous deux en cachette, le premier avec Zerbinette, une belle égyptienne, le second avec Hyacinte, une pauvre orpheline. De retour de voyage, les pères découvrent ces unions hors-la-loi. Première représentation en 1671 au Théâtre du Palais-Royal. 

Représentation en 1998 par la Comédie-Française. Avec Philippe Torreton, Isabelle Gardien, Christian Blanc. 

Le Bourgeois Gentilhomme 

M. Jourdain est un bon bourgeois enrichi qui, oubliant son origine obscure, enrage de n’être pas gentilhomme ; mais il ne désespère pas de le devenir et veut du moins s’en donner tous les airs. Il met sa gloire à se mêler à la noblesse et à imiter les grands seigneurs. Première représentation en 1670, au château de Chambord. 

Représentation en 2005 au Théâtre Fontaine. Avec Patrice Vion, Isabelle Lafitte et Catherine Vidal. 

Les Précieuses Ridicules 

Magdelon et Cathos, deux jeunes provinciales, débarquent à Paris en quête d’amour et de jeux d’esprit. Gorgibus, père de Magdelon et oncle de Cathos, décide de les marier à deux prétendants, mais elles les ridiculiseront de telle façon que ceux-ci décident de se venger… Première représentation en 1659 au théâtre du Petit-Bourbon, à Paris. 

Représentation en 2005 par les élèves de l’Atelier théâtre de l’École alsacienne. Avec Antonin Sené, Victor Pescheux et Milena Csergo.