Depuis le 3 septembre 2022, le château de Versailles présente une série documentaire, consacrée à une page méconnue de son histoire, intitulée Versailles occupé. Le Château dans la Seconde Guerre mondiale. Quatre épisodes diffusés sur YouTube, auxquels Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, prête sa voix, racontent cette période troublée, des préparatifs de l’avant-guerre à la réouverture du musée en 1946, grâce à des documents d’archives françaises, allemandes et américaines dévoilés pour la première fois. La web-série est complétée par un dispositif numérique dédié.
. Épisode 1 : « Que le bon génie de Louis XIV protège Versailles »
Dans les années 30, les musées français se préparent à l’éventualité d’une nouvelle guerre. Dès 1933, à Versailles, un premier plan d’évacuation des collections est conçu par le conservateur adjoint du Château, Charles Mauricheau-Beaupré.

A la fin des années 30, alors que le conflit semble inévitable, le château de Versailles organise secrètement l’évacuation de ses trésors vers des lieux de dépôts tenus confidentiels et amorce son plan de « défense passive ». Le 25 août 1939, le château ferme ses portes au public, comme tous les musées nationaux, et expédie une partie de ses œuvres en direction des châteaux de Brissac et de Chambord. Le 13 juin 1940, veille de l’arrivée des troupes allemandes, seuls quatre hommes protègent un Versailles méconnaissable.
« On erre, aux lanternes, car toutes les fenêtres sont aveuglées, dans ces salles aux parois lamentables que couronnent les plafonds dorés »Pierre Ladoué, conservateur en chef du musée, décrit à son précédesseur Gaston Brière les effets des mesures de protection sur le Château.
. Épisode 2 : « Un jour qu’il faisait nuit »

Dans la matinée du 14 juin 1940, les Allemands entrent à Versailles et prennent possession des lieux. Le drapeau nazi flotte dès le lendemain sur les toits du Château. Dans les semaines qui suivent, de très nombreux soldats et officiels allemands investissent le palais, visitent les lieux et causent quelques dégradations. Versailles est bel et bien tombé aux mains du IIIe Reich et l’avenir du Château reste très incertain.
. Épisode 3 : « Qu’importe, la roue tourne »

Pendant l’Occupation, les autorités allemandes critiquent l’état de dénuement du Château et demandent la remise en état des lieux. Les conservateurs et les architectes s’y attellent dans la mesure du possible alors que le Château demeure prisé par les troupes de l’occupant. Du côté français, on craint toujours pour son avenir, d’autant que les bombardements alliés se rapprochent à partir de 1943 et que le parc est de plus en plus militarisé.
. Épisode 4 : « Versailles is intact: Fountains play again »

25 août 1944 : Versailles est libéré par les troupes du général Leclerc. Devant l’avancée alliée, les Allemands ont fui la ville. Le Château est sain et sauf. D’une armée à l’autre, Versailles s’offre aux yeux des troupes britanniques et américaines qui investissent les lieux, et se réapproprient la galerie des Glaces, où, 25 ans plus tôt, fut signé le traité de Versailles. Il faudra attendre 1946 pour que la totalité des œuvres retrouvent leur place au musée.
- Un dispositif numérique dédié
La web série est accompagnée par un podcast de fiction intitulé « Il faut sauver Versailles ! », disponible depuis le 3 septembre 2022 sur toutes les plateformes d’écoute.
Il met en scène une discussion entre les protagonistes principaux du musée en 1939 (Jacques Jaujard, Charles Mauricheau-Beaupré, Pierre Ladoué et Patrice Bonnet) à propos des mesures de défense passive envisagées au Château à la veille du conflit. Ces hommes de conviction et d’engagement ont permis de préserver Versailles pour les générations futures.
Un second podcast, disponible fin 2022, sera composé d’interviews d’historiens français et allemands sur cette période méconnue de l’histoire de Versailles.
Tous les contenus numériques (photos, audios et vidéos) sont rassemblés sur un site internet dédié présentant une chronologie complète de la période agrémentée de contenus additionnels tels une carte interactive des jardins (permettant de voir les mesures de défense passive entreprises, bosquet par bosquet), et une galerie photographique rassemblant de nombreuses archives inédites.