Le 3 décembre 1992, un informaticien britannique envoie le tout premier SMS qui marque l’histoire des télécommunications : Merry Christmas ! (Joyeux Noël !). C’est bien avant le 25 décembre mais cela valait bien d’être en avance.
Selon l’Arcep (à lire ICI), “le nombre de SMS, dont le recul avait été multiplié par près de quatre pendant la crise sanitaire, diminue à un rythme plus modéré depuis le début de l’année 2022 : – 7 % ce trimestre contre – 22 % un an auparavant. La consommation moyenne de SMS par abonné s’élève à 120 SMS par mois ce trimestre, soit – 12 SMS en un an.” Explication : “Cela est dû au boum des messageries instantanées comme WhatsApp”, explique Rachel Panckhurst, enseignante-chercheuse en linguistique-informatique à l’université Paul-Valéry de Montpellier III.
Cette dernière s’intéresse depuis longtemps à l’analyse du discours numérique médié (courriels, forums, chats, SMS). C’est elle qui a dirigé le projet Sud4science. Lancé en 2011, il eut, dans le cadre d’un projet Belge qui s’est internationalisé, pour objectif “de contribuer à l’étude de la communication par SMS (SMS, txt, texto, etc.) et à l’étude du langage qu’elle véhicule”. Cette étude avait porté sur 88 000 SMS, un corpus unique consultable ICI.
Quel est le mot le plus utilisé ? “Le plus courant c’est “JE”. On parle de soi beaucoup par SMS. Et les mots plus courants, ce sont “C’EST” et, ensuite, c’est “JE T’AIME”. Les phénomènes les plus récurrents, ce sont des caractères uniques comme : “C” ; des émoticônes et maintenant des émojis ; on a aussi des répétitions de caractère ; des acronymes comme LOL. Des agglutinations comme “JTE” (pour “je te”.) Les graphies peuvent varier. Un mot comme “aujourd’hui” peut être orthographié de 40 manières différentes.”
Le SMS, au final, qu’a-t-il apporté ? “D’abord, on n’a jamais autant écrit. Et puis, le texto permet de communiquer d’une autre manière, quand on ne veut pas déranger la personne ; quand on n’a pas forcément le temps. Et on n’a pas forcément besoin de toutes les formules de présentation avant d’entrer dans le vif du sujet. Le SMS apporte aussi une sorte de liberté dans la communication : c’est moi qui décide quand je l’envoie. Je le consulte aussi quand je veux ; on peut réagir quand on veut. D’ailleurs, les gens n’appellent plus. Ils se donnent rendez-vous par SMS pour… s’appeler ensuite !” Certains demandent même de plus en plus : “Envoyez-moi un SMS !”.
Via https://dis-leur.fr/il-fete-ses-30-ans-le-sms-cest-beaucoup-demotion-et-de-creativite/