Pour empêcher que des classiques délaissés soient chassés des rayons par un algorithme borné, des bibliothécaires ont créé un lecteur compulsif.
Chuck Finley, c’est son nom, a à lui seul accru la circulation des livres de 3,9% dans la bibliothèque du comté d’East Lake, en Floride. Mais sa vitesse frénétique de lecture a attiré des soupçons au bout de 9 mois, déclenchant une enquête interne.
Elle a révélé que ce bibliophage est une personne fictive, créée par deux des bibliothécaires. Pas par canular, mais pour protéger des livres qui auraient sans cela été mis au pilon : ils disent avoir agi ainsi pour préserver l’accès à certains livres ; un algorithme est en effet employé pour déterminer quels livres n’ont pas été demandés depuis un temps donné, et ils sont automatiquement enlevés des rayons.
L’auteur de cette supercherie, assisté par un collègue (qui n’a écopé que d’un blâme), a entré dans le répertoire de la bibliothèque un numéro de permis de conduire, une adresse, un métier (joueur de base-ball) et le nom de Chuck Finley – emprunté à un champion retraité, a expliqué le journal local Orlando Sentinel.