Source: http://theconversation.com/danemark-le-mystere-des-livres-empoisonnes-100025
Certains d’entre vous ont encore en tête le livre mortel (signé Aristote) qui joue un rôle prépondérant dans le roman d’Umberto Eco, Le Nom de la Rose. Empoisonné par un moine bénédictin qui a perdu la raison, le livre décime les pensionnaires d’un monastère italien du XIVe siècle, tuant tous les malheureux lecteurs qui humidifient leur index pour mieux tourner les pages de l’opus toxique. Mais est-ce que cela peut se produire « pour de vrai » ? Autrement dit, les livres peuvent-ils nous empoisonner ?
Notre récente recherche semble indiquer que c’est le cas. Nous avons en effet découvert dans la collection de la bibliothèque de l’Université du Danemark du Sud trois livres rares traitant de divers sujets historiques, dont les couvertures contiennent de larges concentrations d’arsenic. Ces livres ont été publiés aux XVIe et XVIIe siècles.
Nous avons découvert le caractère toxique de ces livres par une série d’analyses de fluorescence des rayons X (micro-XRF). Cette technologie affiche le spectre chimique d’un matériau en analysant le rayonnement « secondaire » caractéristique qui est émis par le matériau lors d’un bombardement aux rayons X à haute énergie. La technologie Micro-XRF est largement utilisée dans le domaine de l’art ou de l’archéologie, par exemple pour explorer la composition chimique d’une poterie ou d’une peinture.